Un frontalier pour les échoués
Avec son microbus, Ali Dini fait la navette entre la Bulgarie et la Serbie. Il peut arriver que les douaniers regardent avec méfiance ce singulier frontalier et démontent son bus. Mais Ali reste calme : « Vous auriez dû chercher à l‘époque où je vivais mon ancienne vie », dit-il. « Depuis que je connais Jésus-Christ, il n‘y a plus rien que vous puissiez trouver. »
Dans son « ancienne vie », Ali Dini était dealer de drogue, trafiquant d‘armes, tueur à gages. Le vent a tourné de manière dramatique lorsque ce grand criminel a fait la connaissance de Jésus-Christ en prison et que sa vie a changé du tout au tout.
Aujourd‘hui, ce natif d‘Iran s‘occupe de réfugiés parlant le farsi, originaires d‘Afghanistan et d‘Iran, qui ont échoué dans des camps serbes et bulgares. Et alors qu‘il attend à la douane que les fonctionnaires libèrent son bus, Ali profite de l‘occasion pour parler de sa foi avec des mots simples et percutants. Son changement de vie radical en fascine plus d‘un.
Ali poursuit ensuite son voyage à la rencontre de « ses » réfugiés dans les camps. Certains y vivent depuis quatre ou cinq ans. Comme ils ne peuvent pas aller plus loin, ils sont abattus et découragés ; Ali sait à quel point ses visites sont importantes. Comme il n‘a pas le droit d‘entrer dans les camps de réfugiés, les gens viennent le voir à l’extérieur. Ils cherchent des conseils, du réconfort et un peu de distraction.
Ali a transformé son bus en salle de consultation. Ils discutent et boivent du thé, et c‘est ainsi qu‘Ali apprend comment il peut aider concrètement les personnes qui ont échoué ici : avec des vêtements et des vestes pour l‘hiver, des couches et de la nourriture pour bébés pour les familles, des articles médicaux ou d‘hygiène, des chaises roulantes et des déambulateurs pour les personnes handicapées. Et bien sûr avec des Bibles et de la littérature chrétienne pour ceux qui veulent en savoir plus sur Jésus.
Ali ne rompt pas non plus le contact avec les réfugiés qui poursuivent leur route vers l‘Ouest : « Il est fort probable qu‘ils soient expulsés et qu‘ils doivent rentrer chez eux. Dans ce cas, ils emportent aussi la Bonne Nouvelle avec eux, dans leur pays et auprès de leur famille. »
ACP fournit à Ali les moyens nécessaires pour qu‘il puisse à son tour se procurer ce dont les réfugiés ont besoin. Mais Ali essaie également d‘impliquer son réseau local d‘églises serbes et bulgares, désormais très étendu. Celles-ci font aussi des dons de biens humanitaires pour ses protégés. Il leur rend la pareille avec ses sermons captivants lors de leurs rencontres dominicales.
