09. Juin 2023

« Ma devise est ‹ un enfant par jour › »

BOSNIE-HERZÉGOVINE
Dejana est partenaire d’ACP et travaille avec son mari en Bosnie centrale. Interview :

Dejana, tu t’occupes avec ton mari de familles à Zenica. Qu’est-ce que cela te fait quand tu vois la misère autour de toi ?
Ce qui me touche le plus, ce sont les familles. Souvent, ce sont des mères célibataires avec plusieurs enfants. Elles ne reçoivent aucun soutien de leur ex-mari ni de l’État. Le plus grand défi de ces femmes est de faire manger toute la famille.

Comment aidez-vous concrètement ces personnes ?
Actuellement, nous nous occupons d’une trentaine d’enfants. Beaucoup d’enfants viennent de foyers imprégnés par l’alcool, la violence, la négligence. Nous sommes en contact avec les familles et les aidons en fonction de leurs besoins. Certains ont besoin de nourriture, d’autres d’un soutien pour se rendre à l’hôpital ou chez le dentiste, d’autres encore ont besoin de finances temporaires pour payer l’électricité et le loyer.

Dans les heures consacrées aux enfants et aux jeunes, nous leur prodiguons des conseils utiles au quotidien, comme gérer leur peur, car la peur affecte leur avenir. Nous discutons également avec eux de ce qu’ils doivent faire s’ils ont des problèmes dans la rue ou s’ils sont abordés par des criminels, qui sont les personnes à qui ils peuvent faire confiance, etc. Nous voulons que les enfants aient un avenir stable et qu’ils grandissent en bonne santé mentale malgré les difficultés.

Comment parviens-tu à servir dans un contexte aussi difficile ?
Face à la détresse, on pourrait en effet être submergés. Sans la miséricorde et la direction de Dieu, nous ne pourrions rien faire ici. Notre région est à 100 % musulmane ; il n’est pas toujours facile de nouer des contacts. Mais ma devise est « un enfant par jour ». Nous voulons transmettre l’amour de Dieu aux enfants en particulier et leur montrer qu’ils sont importants pour Lui. Un tel amour, ils ne le trouvent nulle part ailleurs dans le monde ! Notre travail est donc bien plus qu’un simple travail social.

Comment en es-tu arrivée à travailler ici en Bosnie ?
Je suis moi-même née en Autriche et j’y ai vécu quelques années. Quand j’avais cinq ans, mes parents sont retournés en Bosnie. Pendant la guerre, j’ai vécu à Split. J’ai ensuite déménagé en Allemagne, où des chrétiens ont partagé l’Évangile avec moi. Un an plus tard, j’avais à cœur de retourner en Bosnie. J’ai promis à Dieu de le servir jusqu’à la fin de ma vie. C’était il y a 20 ans !

Comment tes connaissances ont-elles réagi à ta décision de rester en Bosnie ?

Mes amis vivent en Allemagne et en Autriche, ils veulent y mener une vie meilleure. Même ma famille ne me comprenait pas. Mais la Bosnie est ma patrie, dans laquelle je me sens appelée. J’aime Dieu et j’aime les gens. C’est pourquoi j’effectue ce travail.

Comment t’es-tu préparée à ce travail ?
Dieu m’a préparée à ce ministère. En grandissant, j’ai réalisé que j’avais un amour profond pour les gens qui m’entouraient. Au fil du temps, mes talents et mon potentiel, longtemps cachés, se sont développés. Grâce à Jésus, mon insécurité personnelle a disparu et nous avons pu lancer toutes ces activités.



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