AVC Thailand Karen Bild
21. Juin 2021

Engagement total pour les Karens et Mokens

THAÏLANDE
On ne peut rejoindre les villages de montagnes fortement dispersés et aux faibles infrastructures que par des routes défoncées et terrains accidentés. Glissements de terrains et inondations abaissent encore le rythme de voyage à la vitesse de l’escargot.

Dans le nord de la Thaïlande vivent les Karens. Un territoire aux mille et une collines et à la dense forêt aussi loin que porte le regard.

Amitiés utiles
C’est là que se situe Chiang Mai. Notre partenaire, la Rain Tree Foundation, se sent à la maison dans cette ville de moyenne importance. Cette association s’occupe d’enfants au passé douloureux : garçons et filles, battus ou abandonnés, de familles si pauvres qu’elles ne peuvent envoyer leurs enfants à l’école. Grâce aux relations personnelles cultivées au fil des ans avec les chrétiens des églises locales, nos chefs de projet apprennent l‘existence de ceux qui ont besoin d‘aide dans leurs hameaux isolés. Ralf, chef de projet : « Souvent, ce sont les femmes des pasteurs qui connaissent les difficultés sociales des villages. Elles connaissent les gens qui vont vraiment mal. »

Devoirs scolaires et poules
Dans les cas extrêmes, on regarde ensemble ce qui est le mieux pour l’enfant. Dans la mesure du possible, il reste dans son environnement et nous soutenons la famille. Ou alors l’enfant est placé chez des parents et une personne de contact de l’église vient le voir régulièrement. Si les deux solutions posent problème, l’enfant peut être pris dans l’un de nos cinq centres, où 300 enfants ont trouvé un foyer aimant. Là, les enfants vivent ensemble comme une grande famille et chacun y met du sien. Les enfants nourrissent les poules, mettent la table, balayent ou jardinent. Deux couples gèrent le centre, cuisinent, font la lessive et aident aux travaux scolaires. Nos élèves fréquentent l’école locale, ou le niveau supérieur au prochain village. « Grâce à un encadrement régulier, beaucoup de nos enfants obtiennent de bonnes notes », déclare Ralf, « et les bons bulletins de notes sont récompensés par l‘État par des bourses d‘études pour les écoles secondaires. »

Un avenir plutôt qu’un mariage forcé

Pour les adolescents qui commencent un apprentissage ou poursuivent des études, le centre pour étudiants de la Rain Tree Foundation au nord de Chiang Mai permet à ceux-ci de poursuivre leur cursus dans un environnement chrétien. « Mais il y a aussi des jeunes qui sont mieux lotis ailleurs. » Ralph poursuit : « Dernièrement une jeune fille de 17 ans d’une ethnie des montagnes a été violée par un jeune du même âge. Les familles veulent que les deux se marient. La jeune femme ne veut pas de son agresseur comme mari. Elle préfère terminer une formation de comptable. Nous avons pu la diriger vers une autre organisation missionnaire spécialisée dans l’accueil de jeunes femmes de situations similaires. Là, elle est bien encadrée, peut apprendre un métier, expérimenter l’amour et bénéficier de bons soins post-traumatiques. »

Sans droit et sans patrie
Les Mokens sont des nomades de la mer. A bord de leurs bateaux, ils naviguent dans les eaux de la mer d‘Andaman et vivent de la pêche. Pendant la mousson, ils vont sur de petites îles à la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar. Ils sont apatrides : pas de certificat de naissance, pas de papiers d’identité, pas de nationalité. Cela fait d’eux un « gibier ». Régulièrement, les hommes de ce peuple marin sont enlevés et réduits à l’esclavage. « Ils ne manquent à personne, ils ne sont ni Thaïlandais, ni Birmans », rappelle Ralf. « Dans le meilleur des cas, ils réapparaissent un ou deux ans plus tard. L’épouse a peut-être un nouveau mari, il y a une bagarre, et la famille éclate. » Si une jeune fille est violée, ce qui n’est pas rare, elle n‘est autorisée, ni à porter plainte, ni à se faire soigner à l‘hôpital, en raison de son absence de citoyenneté. Les nomades de la mer sont de la main d’œuvre à bon marché. Et même si un jeune termine une formation professionnelle, comme il n’a pas de nationalité, il n’obtient pas de certificat.

Une adresse nécessaire
La Rain Tree Foundation a obtenu du gouvernement l’autorisation d’acquérir du terrain sur trois îles. Là, des villages ont été implantés avec jardin d’enfants et approvisionnement en eau. Les écoles publiques locales ont repris les jardins d’enfants quelques années plus tard. La Rain Tree Foundation a tout mis en œuvre pour que les Mokens obtiennent une citoyenneté. Elle entretient de bons contacts avec les autorités d’immigration. Et cela paye. Près de 70% des nomades de la mer qui vivent dans ces trois villages ont obtenu la nationalité thaïlandaise.

 

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