01. Mars 2024

De délinquant à bienfaiteur

THAÏLANDE
« J’ai voulu me suicider. Mais la branche à laquelle était accrochée la corde s’est cassée. » Si Ralf O. avait réussi à se suicider, de nombreuses personnes dans le besoin en Thaïlande n’auraient pas reçu d’aide. Entretien avec le partenaire de projets d’ACP en Thaïlande.

Après une carrière douteuse dans des affaires juridiques sombres en Allemagne, Ralf a pris la précaution de fuir l’intervention redoutée de la police pour se réfugier en Suède. C’est là qu’un Chinois a recueilli ce monstre délabré dans la rue, l’a conduit à la foi chrétienne et l’a emmené en Thaïlande. Son travail dans un jardin d’enfants des bidonvilles de Bangkok a marqué le début d’une « carrière » passionnante pour Ralf.

Voyager avec Ralf est impressionnant, touchant, et amusant. Avant de poursuivre la lecture, il est judicieux de visionner cette toute nouvelle vidéo de la Life-Story de Ralf. Dans l’entretien qui suit, nous creuserons un peu plus.

Ralf, tu t’es marié et tu as créé une entreprise en Thaïlande. Pas seulement pour vous aider à joindre les deux bouts… ton cœur battait aussi pour les enfants.
Ralf : Oui, les recettes de l’entreprise m’ont aidé à lancer différents projets, d’abord des jardins d’enfants et des foyers pour enfants, puis des programmes de parrainage. Avec des projets tels qu’une coopérative de café, des plantations d’arbres, la culture de fruits et de champignons, nous travaillons avec des villageois afin de les amener à une autonomie durable. Dans le cadre de ces projets, nous apprenons également à tous nos enfants à développer des compétences pratiques. Bien sûr, cela implique de nombreux défis. Tout ce que j’entreprends n’est pas forcément couronné de succès. Mais je continue d’apprendre.

Beaucoup d’enfants dont vous vous occupez sont aujourd’hui adultes. Qu’est-ce qu’ils sont devenus ?
Nos anciens élèves ont pris des chemins différents. Beaucoup sont restés dans leurs villages et travaillent dans l’agriculture et les églises. D’autres trouvent du travail en ville, notamment dans le tourisme. Certains ont fait des études et se sont lancés dans des professions telles qu’instituteur, médecin ou infirmier. Un ancien élève est même actif dans la politique régionale. Malheureusement, certains se sont aussi égarés et ont fini en prison. Du mieux que je peux, j’essaie de rester en contact avec tous et de les encourager.

Tu as notamment mis en circulation 2000 filtres à eau et inventé une pompe qui permet de faire monter l’eau jusqu’à 200 mètres sans énergie extérieure.
Ce n’est pas moi qui ai inventé la pompe, c’est Montgolfière en 1796 en France, qui a également participé à l’invention du ballon que l’on connaît tous. Grâce à des matériaux modernes, j’ai simplement pu améliorer l’efficacité et la performance. Les pompes à eau alimentent de manière fiable de nombreux villages et projets pour enfants dans lesquels nous les avons installées.

Après le tsunami de 2004, tu as apporté une aide d’urgence aux Moken, une tribu de nomades de la mer, en collaboration avec les églises locales, tu as construit des villages et lancé des projets pour les enfants. Quels étaient les défis particuliers ?
Les Moken ont leur propre culture, ne parlent souvent qu’un thaï approximatif et sont pour la plupart analphabètes. Suite à la surexploitation de la mer, ils souffrent de pauvreté et d’une faible position sociale dans la société. Nous encourageons fortement l’obtention de leur citoyenneté et la scolarisation de leurs enfants dans les écoles thaïlandaises. Ces deux éléments contribuent à une meilleure intégration des Moken.

Qu’est-ce qui te fait le plus mal dans ton engagement ?
Ce qui me fait le plus mal, c’est que je ne peux souvent pas aider, que je suis impuissant lorsque je perçois des injus-
tices envers les enfants et les autres. Ou tout simplement parce que les moyens ou le temps manquent. Cela me pèse énormément. C’est d’autant plus bouleversant de voir Dieu intervenir dans des situations désespérées.

Qu’est-ce qui te motive à transmettre ta foi en même temps que l’aide apportée ?
Je suis fasciné par l’observation des personnes qui m’entourent : ma famille, mes amis et mes collaborateurs, mais aussi de parfaits inconnus. Ce qui est particulièrement beau, c’est de voir comment les enfants que nous encadrons grandissent dans la foi et se transforment positivement. C’est motivant, même si les déceptions ne manquent pas non plus. La Bible dit : « De même, la foi, si elle n’a pas d’œuvres, est morte en elle-même. Mais quelqu’un pourrait dire : tu as la foi, et moi j’ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et je te montrerai ma foi par mes œuvres. » (Jacques 2.17-18).

Merci, Ralf ! Tel que j’ai appris à te connaître, toi et ton travail, cette phrase fait mouche !



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