Chemin cahoteux vers l'autonomie
Au Brésil, c'est le tribunal des mineurs qui décide dans quelle famille un enfant doit être placé – parfois, malheureusement, contre le souhait explicite de la direction du foyer.
Ainsi, la joie de Camila d'être accueillie dans une « vraie » famille n'a pas duré longtemps. Elle s'est vite aperçue que son rôle n'était pas celui d'une fille, mais d'une esclave. Elle était nounou et aide-ménagère, n'avait pas le droit d'aller à l'école, dormait avec les chiens, était maltraitée. « J'ai supporté cette horreur jusqu'à l'âge de douze ans. Puis j'ai enfin osé dénoncer le couple. »
À 13 ans, il y a eu une autre tentative des autorités d'intégrer Camila dans une famille – malheureusement tout aussi infructueuse. Le père de famille était alcoolique et battait les enfants. Après six mois, Camila est retournée dans notre foyer.
Un nouveau départ – et un échec
Devenue majeure, elle a quitté le foyer, mais a continué à recevoir beaucoup de soutien de la part des collaborateurs de notre foyer. « Ils m'ont soutenue dans ma recherche d'emploi. Ils m'ont également aidée à trouver et à aménager un appartement afin de me permettre de prendre un bon départ dans l'indépendance. » À 19 ans, Camila est devenue mère. La relation avec le père de l'enfant a volé en éclats. Elle est retournée au foyer pour enfants, où on lui a proposé un emploi qu'elle a accepté avec plaisir.
Deux ans plus tard, elle a osé un deuxième déménagement dans son propre appartement. Mais ce nouveau départ a lui aussi échoué : elle a entamé une relation avec un alcoolique et toxicomane, s'est bientôt retrouvée elle-même dépendante et est à nouveau tombée enceinte. « J'étais tombée bien bas et j'étais dévastée. Peu à peu, j'ai réalisé que cet homme me ruinait. J'ai rassemblé toutes mes forces et mis fin à la relation. »
Sortir de la dépendance avec l'aide de Dieu
Arrivée au plus bas de sa vie, elle s'est souvenue des belles expériences vécues dans le foyer pour enfants, des apports chrétiens, des relations aimantes. Sa première visite au culte depuis longtemps et le sermon sur la brebis perdue ont eu un impact total sur elle. « C'était comme la voix de Dieu qui m'appelait à revenir. J'ai fait demi-tour et je Lui ai demandé de m'aider à surmonter ma dépendance. Pendant 15 jours, j'ai subi un violent sevrage, je ne cessais de supplier Dieu en pleurant. Avec Son aide, j'ai été libérée. Je remercie de tout cœur le foyer pour enfants pour toute l'aide qu'il m'a apportée et surtout pour les valeurs chrétiennes du quotidien. Je remercie mes parrains qui m'ont permis de vivre dans ce lieu et qui, en fin de compte, m'ont ainsi sauvé la vie. »
