16. Mars 2024

Une chance pour les enfants traumatisés

SUD-SOUDAN
Lemon-Gaba est un quartier situé en périphérie de Juba, la capitale du Sud-Soudan. Une lueur d’espoir dans cet environnement austère est un bâtiment sobre. Quinze enfants y trouvent refuge.

L’orphelinat Good Hope Center, dirigé par Cecilia et son mari Anthony, offre aux enfants traumatisés un abri, des soins et plus encore. J’ai parlé à Cecilia lors de la visite du projet.

D’où viennent les enfants que vous avez accueillis ?
Cecilia : « Mon mari en a récupéré quelques-uns dans la rue. D’autres ont entendu parler de notre centre et sont venus nous voir eux-mêmes. D’autres encore nous ont été amenés par des personnes qui connaissaient leur sort. »

Les enfants qui cherchent refuge chez vous ne vont pas bien du tout.
Cecilia : « Malheureusement ! La plupart d’entre eux sont en mauvaise condition physique et encore plus en mauvaise condition psychique lorsqu’ils arrivent chez nous. Je vais vous donner quelques exemples.

Kose a une cicatrice à la gorge. L’homme chez qui vivait sa mère était un ivrogne et la mère voulait se débarrasser de son fils. Elle a essayé de le tuer. Nous avons trouvé le garçon très sale dans la rue et nous avons demandé où il habitait. C’est ainsi que nous avons appris son histoire. Nous avons accueilli Kose chez nous. Il est traumatisé et sa cicatrice lui rappelle sans cesse ces terribles événements. Il a besoin d’être encouragé et valorisé et de savoir qu’il y a quelqu’un qui l’écoute, l’aime et prend soin de lui.

Veronika avait environ trois ans lorsque nous l’avons recueillie. Sa mère est une alcoolique qui a fréquenté de nombreux hommes. Elle a complètement négligé sa petite fille. Parfois, la femme était absente pendant trois jours d’affilée. Les voisins nous ont raconté que l’enfant venait souvent les voir pour leur demander de la nourriture. Ensuite, elle s’endormait souvent chez eux. Il arrivait qu’elle se réveille au milieu de la nuit et qu’elle se rende seule chez elle. Une habitation constituée de quelques bâtons et d’une bâche. Veronika pouvait ainsi y entrer sans être remarquée. De toute façon, personne ne la remarquait. Puis est arrivé le jour qui a rendu les choses encore pires. Veronika a été violée ; une enfant de trois ans ! L’agresseur a ensuite tenté de la tuer et l’a jetée dans la rivière. Elle a été retrouvée trois jours plus tard. Nous avons été informés et avons récupéré la fillette. Elle a maintenant environ sept ans, mais ses souvenirs sont extrêmement douloureux. Il arrive qu’elle se mette à pleurer lorsque quelque chose lui rappelle son passé. Le chemin vers la guérison est encore long.

Un autre garçon vivait sur le marché de Konjo-Konjo et se nourrissait des déchets du marché. C’est pourquoi on l’appelait le garçon Konjo-Konjo. Un pasteur a eu pitié de lui et nous l’a amené. Lorsque nous l’avons recueilli, nous avons changé son nom et l’avons appelé James. Nous ne voulions pas qu’il continue à s’identifier à son passé. Maintenant, il a environ 13 ans. »

Se serrer les coudes
Chaque enfant du centre a sa propre histoire, parfois déchirante. Sous les soins attentifs de Cecilia et Anthony, les enfants guérissent et leur état psychique s’améliore également. Les parents de substitution les aident à surmonter leur passé et à guérir. Mais c’est Jésus qui joue un rôle décisif dans le processus de guérison. Cecilia raconte : « Nous travaillons à la guérison des traumatismes des enfants. Nous parlons beaucoup avec eux, notamment de la Parole de Dieu, car c’est la vie. À partir du moment où l’Évangile trouve une place dans leur cœur, on voit un changement. »

Et heureuse, elle poursuit son récit : « Regarde comment ils se comportent les uns avec les autres. Ils s’entraident et sont très gentils les uns envers les autres. Les grands prennent des responsabilités envers les petits. Nous sommes tellement heureux de voir comment ces enfants se développent. Quand ils sont actifs, on ne remarque aucune différence avec les autres enfants. Mais parfois, lorsqu’ils sont seuls, on peut lire sur leur visage leur lourd passé. Notre souhait le plus cher est qu’ils continuent à bien s’épanouir et qu’ils soient en parfaite santé. Je prie pour que, plus tard, ils puissent si possible reprendre contact avec leurs parents et peut-être les aider à vivre autrement. Ces enfants n’étaient rien aux yeux de leurs parents, mais ils peuvent devenir une grande bénédiction pour beaucoup. »

Trio gagnant
Le couple de pasteurs Cecilia et Anthony a vu la nécessité d’offrir une éducation aux enfants. Cecilia n’est pas seulement pasteure, elle possède également un diplôme en pédagogie. Ils ont donc commencé à enseigner l’ABC et d’autres choses fondamentales dans une pièce du foyer. Le succès les a motivés à élargir cette partie du travail. Ils ont fondé la Good Hope School à proximité du centre. Aujourd’hui, l’école propose un enseignement allant du jardin d’enfants à la 8ème année. Outre les enfants du foyer, 300 autres enfants du voisinage fréquentent la Good Hope School.

Cecilia dit : « Nous croyons que les enfants ont besoin d’un foyer, d’une éducation et d’un accompagnement spirituel. » Afin de poursuivre cette approche holistique, ils ont fondé une église. Good Hope Center, Good Hope School et Good Hope Church : un trio harmonieux de différents services qui se complètent et se soutiennent mutuellement.



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