Dynamique efficace

La majorité de la population du Burundi se dit nominalement chrétienne. En même temps, l’animisme est très répandu, surtout dans les zones rurales. Actuellement, le pays connaît une islamisation croissante.

« Les musulmans construisent de nouvelles mosquées, exercent une influence sur la politique, sur les écoles, sur les groupes sociaux. Nous estimons que leur part dans la population totale est passée de 2 à 30% au cours des dix dernières années », explique Clément.

Le pasteur Clément dirige l’équipe dynamique d’ACP Burundi. Le pasteur, sa femme Catherine et les cinq responsables régionaux font un travail remarquable à différents niveaux. « Ce que nous visons, c’est la transformation holistique de la société, et pas seulement pour les personnes issues de l’Islam ou pour les tribus non atteintes », poursuit Clément.
« Nous voulons que les chrétiens puissent eux aussi s’engager pleinement dans une vie avec Jésus et changer leur façon de penser. »

Le Burundi est l’un des pays les plus pauvres du monde. Mais au lieu de se focaliser sur l’éradication de la pauvreté, la population est coincée dans un rôle de victime. « Nous voulons être des modèles. C’est pourquoi nous développons un centre dans lequel nous donnons l’exemple de ce que nous entendons par transformation. »

Soutenir les plus faibles
Le pasteur Clément fait référence au centre de formation d’ACP Burundi. Le centre propose une large palette d’offres sur une base chrétienne. Une branche importante est le service d’un groupe particulièrement vulnérable : les femmes d’origine musulmane qui trouvent la foi en Jésus, et qui sont rejetées par leur famille. Même les églises ne s’occupent pas d’elles, car elles luttent elles-mêmes contre la pauvreté.

« Au centre, nous donnons un foyer à ces femmes et nous les formons au métier de disciple », rapporte Catherine. « Elles peuvent suivre une formation de six mois pour devenir couturières. Ensuite, si elles veulent ouvrir leur propre atelier pour gagner leur vie, nous leur fournissons des machines à coudre dans le cadre d’un microcrédit. »

L’une des diplômées raconte qu’elle a perdu sa famille après avoir rencontré Jésus. Son mari l’a mise à la porte de la maison et ne veut plus la revoir. Elle souffre de devoir vivre séparée de ses deux enfants. Son activité de couturière lui permet de mener une vie autonome, avec Jésus. En même temps, comme d’autres participantes à nos cours, elle transmet aussi l’Évangile à ses clientes et clients dans son atelier.

L’agriculture à la manière de Dieu
La maison principale du centre de formation abrite le bureau d’ACP Burundi et un espace commun avec une cuisine, diverses chambres et des installations sanitaires. Le centre doit également servir à l’organisation de conférences. Grâce aux lits superposés, les dortoirs conviennent à l’hébergement de groupes. Un camp de jeunes est prévu pour cette année, avec jusqu’à 100 participants.

Des boutiques pour la vente de produits locaux sont en cours de construction dans le bâtiment annexe situé en bordure de route. L’école d’agriculture du centre enseigne aux jeunes les bases d’un élevage respectueux des animaux en élevant des lapins, des poules et des cochons. Dans les champs situés à l’ouest de la maison principale s’étendent des cultures de maïs, de riz et de thé. Les élèves y acquièrent toute la gamme des compétences agricoles, des méthodes de culture durables et écologiques (Farming God’s Way) à la récolte et à la transformation des produits. Un grand jardin potager sert à la formation, à l’autosubsistance et à la commercialisation. L’offre de formation doit être complétée par une pisciculture.

La croissance par la multiplication
Mais le principal moteur de la transformation dans le pays est la Bonne Nouvelle. Chez ACP Burundi, la diffusion de l’Évangile se fait par le biais de task groups composés chacun de cinq à sept membres. Dès qu’une équipe dépasse ce nombre, elle se divise. Il en résulte deux unités qui grandissent et se divisent à leur tour. De cette manière, plus de 800 task groups ont déjà vu le jour dans tout le pays. Le nombre restreint de participants permet un échange spirituel approfondi, des relations interpersonnelles étroites et un travail d’équipe efficace. Les task groups sont coordonnés par les responsables régionaux, ce qui conduit à une large évangélisation au niveau national.

Plusieurs groupes de jeunes motivés et ambitieux se réunissent dans toutes les régions du pays. De temps en temps, les responsables des groupes de jeunes organisent des concours d’affaires, des compétitions qui inspirent les jeunes. En mettant en œuvre des idées créatives dans différents domaines d’activité, les jeunes contribuent au développement du pays.

« Suivre Jésus de tout son cœur signifie un départ et une évolution positive dans la vie de chaque personne », dit Clément. « Je souhaite que les chrétiens du Burundi suivent ce chemin et vivent un changement qui produira le meilleur d’eux-mêmes et de la société burundaise. » ACP Burundi est un outil important pour cette transformation.