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28. Octobre 2019

Jusqu‘à l‘extrême

VIETNAM
La pression sur lui devient insupportable et le suicide semble la seule issue.

Phuc* est un membre de la tribu Stieng, où le culte des esprits – et la peur qui va avec – fait partie de la culture. Ce n‘est plus le cas pour Phuc aujourd‘hui.

Mieux que prévu
En 1989, c‘est le coup de foudre – il rencontre l‘amour de sa vie. Elle vient d‘une famille chrétienne et s‘avère être engagée dans la foi. Phuc entre inévitablement en contact avec d‘autres chrétiens qui le surprennent très agréablement. Après le mariage, les deux s‘engagent ensemble : « Nous avons commencé notre ministère dans un village, en amenant les gens à se familiariser avec la Bible. Un feu brûlait en nous. Nous avons vu comment les auditeurs ont accepté Jésus-Christ. Nous avons vécu beaucoup de miracles. »

Le pire auquel on pouvait s‘attendre
Dans les années 1992-1996, une persécution massive s‘installe. Les agents du gouvernement communiste font pression sur Phuc pour qu‘il se distancie de Jésus et signe un document en ce sens. Comme cette technique ne fonctionne pas, ils le harcèlent avec des amendes – bien trop chères pour son budget. Du coup, il est astreint aux travaux forcés. Phuc se souvient : « Les représentants du gouvernement nous ont considérés comme rebelles et ennemis du régime. Pourtant nous voulions seulement nous réunir pour rendre un culte à Dieu. »

Chrétien et candidat au suicide
La croissance de l‘église n‘est pas bien reçue. La pression du gouvernement augmente et se déploie par la propagation de la peur et d‘une terreur fondée sur un fantasme diabolique. Phuc le reconnaît : « La pression croissante m‘a amené bien au-delà de mes limites. Une fois j‘ai même voulu m‘ôter la vie. Mais ensuite, je me suis souvenu de la déclaration biblique selon laquelle je suis un temple du Saint-Esprit. Et ça, jamais je n‘oserais le détruire ! Après cela, j‘étais définitivement débarrassé des pensées suicidaires. »

Une union contre lui
« Je subissais la pression, non seulement du gouvernement, mais aussi de ma propre parenté. Quand la police venait pour m‘arrêter, l‘honneur de mon père, qui était chef du village, en prenait un coup à chaque fois. Alors, lui et mon beau-père se sont unis contre moi et ont exigé que je renie ma foi. Je suis reconnaissant à Dieu, à ma famille et aux membres de mon église qui m‘ont pleinement soutenu à ce moment. »

La persévérance récompensée
Dans les années 1998-2000, la persécution s‘est atténuée. Le gouvernement apaisait sa soif de contrôle en convoquant simplement les responsables d‘église une fois par an, pour rendre compte des activités de leur communauté : une chicane bien modeste par rapport à ce qui se faisait avant.

Aujourd’hui, c‘est vrai qu‘il y a une certaine liberté – relative selon les régions – et Phuc se remémore : « Je pense que la position de mon père qui est chef de village a été une entrave pour ce qui est de s‘ouvrir à Jésus. Mais finalement, il a capitulé : il vient de devenir chrétien et, bien sûr, ça a fait des vagues. Entre autres, il a été imité dans son choix par un officier qui, à l‘époque, avait pointé son pistolet vers moi pour me tuer. Aujourd‘hui, environ 90% des villageois sont chrétiens. »

* Nom modifié

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