03. Décembre 2022

Choc culturel sur Mafia

TANZANIE
Il est arrivé sur l‘île en 1993 et a été horrifié. Mais au lieu de tomber dans la torpeur du choc, Joshua a pris les choses en main avec courage.

Notre partenaire Joshua Mosha travaille sur Mafia.

Mariages d‘enfants et prostitution
Mafia est une île au large de la Tanzanie, un peu plus petite que le canton d’Obwald. Sur les 52 000 habitants, 98 % sont musul-
mans. Les coutumes locales désavantagent les femmes de la pire des manières. Les filles sont mariées à l‘adolescence dans des familles islamiques polygames, parfois dès l‘âge de 14 ans. Et il n‘est pas rare qu‘elles soient « éliminées » quelques années plus tard, c‘est-à-dire divorcées. Il ne leur reste alors souvent que la prostitution pour joindre les deux bouts. Les enfants qui naissent dans ce contexte ne connaissent souvent pas leur père. Ils sont élevés par leur mère ou leurs grands-parents. Le pasteur Mosha s‘est donné pour mission d‘aider ces enfants. Il voulait intervenir et donner de l‘espoir, mais c‘était difficile. « Ils nous chassaient parfois avec des machettes et des couteaux, lorsque nous voulions leur apporter la Bonne Nouvelle dans leur maison », se souvient-il.

Pénurie d‘éducation

Le pasteur Joshua ne voit pas seulement la situation épouvantable des filles et des femmes. Il a également en vue le système éducatif qui laisse beaucoup à désirer. « Sur Mafia, les bonnes écoles sont rares. La plupart des enfants sont scolarisés dans des madrasen (écoles religieuses). Le Coran y est la seule matière enseignée. Les enfants n‘apprennent ni à lire ni à écrire, mais ils peuvent réciter des versets du Coran en arabe. Leur avenir est sombre. Les hommes se débrouillent comme pêcheurs, comme la plupart des habitants de l’île, ou effectuent des travaux subalternes. Les deux ne génèrent guère de revenus suffisants. Les trois quarts des habitants de l‘île vivent en dessous du seuil de pauvreté. »

La première chose que le pasteur Mosha a faite en 1994 a été de créer un jardin d‘enfants, en commençant avec trois enfants. Petit à petit, il a gagné la confiance des gens de son entourage. Il leur a fait connaître l‘amour de Dieu. C‘est ainsi que le nombre d‘élèves a augmenté et qu‘il a pu ouvrir d‘autres jardins d‘enfants. Ils se trouvent à Kilindoni, Utende, Chunguruma et maintenant aussi à Kirongwe.

Kirongwe est un village isolé. S‘y implanter n‘est pas une mince affaire. Notre partenaire a dû patienter des années avant de pouvoir y construire une église et un jardin d‘enfants. ACP a financé les deux. « Avec le jardin d‘enfants, nous répondons au souhait de nombreux parents d‘avoir accès à l‘éducation pour leur progéniture. » Des parents comme Bakari Mohammed ont compris l‘importance de nos jardins d‘enfants. Ce père de trois enfants de Kirongwe : « Il n‘y avait aucune possibilité pour mes enfants d‘apprendre à lire et à écrire. Grâce à cette école, les choses ont changé dans notre village. » Pour lui, le jardin d‘enfants a déjà le statut d‘une école. Et ce, non sans raison. Nous accueillons aussi des enfants plus âgés parce qu‘il n‘y a pas d‘autre possibilité d‘aller à l‘école dans le village. Nos enseignants apportent aux enfants autant de matières que possible. Les écoles primaires desservent souvent deux ou trois villages. Mais Kirongwe n‘est pas desservi. Si l‘éducation doit être poursuivie après le jardin d‘enfants, les familles doivent déménager dans un autre village.

« Enfants modèles »

Lorsque les enfants de nos écoles maternelles entrent à l‘école primaire, les enseignants remarquent immédiatement leur bon
niveau de connaissances et la différence de caractère par rapport aux enfants du même âge. « Nos enfants sont formés autour des valeurs chrétiennes et accompagnés par l‘intercession de leurs anciens enseignants. »

L‘aide pratique ouvre des portes « Grâce au concept d‘aide pratique par l‘éducation, certains parents et enfants ont ouvert leur cœur à la Bonne Nouvelle. L‘attitude de la population envers nous, chrétiens, est devenue plus amicale. À Kirongwe, 30 personnes font déjà partie de notre église. Environ 30 enfants issus de familles à faibles revenus fréquentent actuellement le jardin d‘enfants. Et avec Marimbani, Kungwi, Kanga et Jibondo, nous prévoyons d‘atteindre d‘autres villages sur Mafia. »

En swahili, Mafia s‘appelle mahali pa afya (lieu de santé. C‘est bien ! Mais sur Mafia, il faut aller au-delà de la santé et de l‘éducation. Nous nous engageons aussi pour que les gens fassent l‘expérience de l‘amour de Dieu. Nous vous sommes reconnaissants de prier pour nous et de soutenir financièrement le projet.



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