Retournement inattendu
Dans les années quarante, un Écossais du nom de Kenneth Grant Fraser s’est engagé en faveur du peuple Nuer. Le missionnaire, médecin et pédagogue a construit églises, hôpitaux et écoles et est encore aujourd’hui considéré par les Sud-Soudanais comme le meilleur homme qui soit.
La raison du plus fort
La foi chrétienne est aussi connue d’un grand nombre d’habitants du village nuer de Lessi. Mais quand nos évangélistes ont visité Lessi cet été, ils ont remarqué que de nombreux hommes portaient des armes. La raison : il y a deux ans, 167 bœufs du village ont été volés. Les coupables sont issus des Dinkas, l’ethnie la plus puissante du Sud-Soudan. Ces éleveurs semi-nomades refusent aux autres groupes ethniques le droit de posséder du bétail et des pâturages, et s’approprient donc leurs troupeaux par la force. Lors de leur attaque, les Dinkas n’ont pas seulement pris la source de subsistance du village, mais aussi la vie de deux personnes. Des conflits inter-ethniques sanglants sont réguliers dans la région en réaction à de telles actions.
Le pardon comme réponse
Le culte célébré par nos missionnaires durant leur visite a duré une bonne demi-journée entre les chants, les danses, le repas et les trois prédications. Hommes et femmes des villages environnants de la même ethnie se sont tous rassemblés. Et pour terminer, les participants ont été invités à donner leur vie à Jésus. Comme il avait été question de pardon, les larmes ont coulé. 50 personnes se sont avancées, se sont agenouillées, ont pleuré – dont plusieurs enfants encore traumatisés ayant perdu leurs parents dans ces conflits inter-ethniques. Dans de nombreuses familles, le pardon est un sujet sensible. La Bible y donne des réponses et des solutions.
Renoncer à la vengeance
Le problème avec les Dinkas n’est pas encore résolu. Ceux-ci peuvent encore en tout temps faire irruption à Lessi et voler des vaches. Le chef du village, un chrétien, a expliqué durant le culte devant tout le monde, des larmes dans les yeux qu’il ne voulait plus faire payer les Dinkas pour leurs fautes. Au même instant, comme une vague, le pardon a coulé sur le groupe en prière, maintenant prêt à renoncer à se faire justice soi-même et à demander à Dieu un revirement dans le conflit.
