
Des espaces bienveillants
36 francs par année (soit à peu près 25’000 francs CFA) : voilà ce que vaut la vie d’un chrétien. Celui qui ne peut pas réunir cette somme perd tous ses biens s’il choisit de fuir, ou est exécuté. Cette taxe, appelée djizya, est en vigueur dans de nombreuses régions du nord et du centre du Mali. Elle est prélevée par des milices non étatiques venues du nord qui, depuis une douzaine d’années, soumettent le Mali à l’islam radical, région par région. En parallèle, les villes encore sûres ne sont ni en mesure de fournir des soins adéquats aux nombreux déplacés, ni de les intégrer.
Des solutions à long terme sont demandées
Quel rôle joue ACP dans cette situation qui semble sans issue ? À Douna-Pen, notre association locale a installé un point d’eau après que les chrétiens se sont vu refuser l’accès au puits du village. De plus, nous assurons l’approvisionnement alimentaire de plus de 6’000 personnes dans plusieurs régions gravement touchées. Un an après le début de notre initiative, la survie est à nouveau en jeu à Douna-Pen et dans de nombreuses autres communautés villageoises que nous approvisionnons. Nous avons besoin de solutions à long terme qui permettent de vivre dans la dignité et l’autodétermination.
Il faut des lieux sûrs qui laissent à nouveau de la place à la vie. Depuis l’année dernière, nous travaillons à la mise en place de coopératives économiques, pour proposer entre autres des maisons pour les réfugiés chrétiens. Celle de Koro, une ville encore sûre du centre du Mali, est déjà en activité depuis fin 2024. Ce printemps, les premières familles pourront emménager dans une autre coopérative dans le sud du pays, et commencer à travailler. Les coopérations sont conçues de manière à pouvoir être élargies.
De l’espérance dans la tragédie
La sélection des bénéficiaires se fait en collaboration avec les réseaux d’églises locales. Au Mali, durant ces deux-trois dernières années dramatiques, des milliers de familles, pour la plupart chrétiennes, ont non seulement perdu tous leurs biens, mais aussi des maris et des fils.
Nous croyons en l’efficacité de ce travail, mais aussi en l’amour du prochain que nous devons à ces frères et sœurs dans la foi. Même si cela ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan face à l’islamisation croissante, ne rien faire serait une erreur. Au cœur de cette tragédie, nous voulons faire tout notre possible pour communiquer à ces familles : « l’espoir est proche ! ».

