17. Octobre 2024

Profession obligatoire : Cheik

ÉGYPTE et SOUDAN
Le chemin de Salah* était tout tracé. Il prendrait la succession de son grand-père à la tête d'un ordre islamique au Darfour, au Soudan. Mais les choses se sont passées autrement.

Salah est né en 1984 dans le sud du Darfour soudanais et a grandi dans un petit village. Son grand-père est le cheik de l'ordre Tidjaniyya, qui a vu le jour à la fin du 18e siècle en tant que branche de l'ordre fondamentaliste soufi et dont l'une des préoccupations est de faire revivre l'islam de la base. À 13 ans, Salah apprend le Coran par cœur et est initié aux secrets de l'ordre. Tout se déroule comme prévu.

Trop de questions

Mais Salah a beaucoup de questions auxquelles ses professeurs islamiques ne peuvent répondre. Seul un mécréant pose de telles questions, ont-ils coutume de lui dire. Le temps passe et le grand-père finit par mourir. C'est alors que se produit une chose monstrueuse : « J'ai refusé d'accepter le califat, car j'avais commencé à me méfier de plus en plus de l'islam. Rien de tel ne s'était jamais produit auparavant ! »

La Bible entre en jeu

Salah continue néanmoins à étudier le Coran, mais se heurte toujours à des contradictions et à de nouveaux problèmes. Entre-temps, il vient vivre à Khartoum. « Pour finir, j'ai aussi étudié la Bible et l'ai comparée au Coran. J'en suis arrivé à la conclusion que la Bible est la Parole de Dieu. » En février 2016, une commission du Conseil suprême des affaires religieuses menace de traduire Salah en justice pour avoir renoncé à l'islam. Les salafistes sont allés nettement plus loin dans leurs menaces.

Un aller-retour en Égypte

« Une nuit, j'entends une voix qui me dit : ‹ Sors, Salah ›. Bien que je n'aie vu personne, j'ai suivi l'ordre et je suis sorti de la maison. Une heure plus tard, l'attaque a eu lieu : un groupe d'islamistes radicaux est entré et a mis le feu à la maison. » Peu après, la police est arrivée avec un mandat d'arrêt. Mais Salah parvient à s'enfuir en Égypte avec l'aide d'amis, où il a été accueilli par un pasteur au Caire.

Après deux ans et demi au Caire, il décide de ramener la Bonne Nouvelle au Soudan, bien que la peine de mort y soit prononcée contre lui en tant qu'apostat de l'islam. Pendant plusieurs mois, il va de village en village à pied et fonde des églises.

Salah et d'autres sont soutenus par ACP au Caire, dans la préparation de leur travail d'évangélisation.

*Nom modifié



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