29. Avril 2022

Courte fenêtre

BURUNDI
ACP Burundi, fondé en 2017, n'en est certes qu'à ses débuts. Néanmoins, l'intervention dans ce pays d'Afrique de l'Est obtient déjà des résultats remarquables. L'équipe de base de l'organisation a développé à cet effet un système très efficace.

Le siège principal d’ACP Burundi se trouve à Bujumbura, la capitale, au bord du beau lac Tanganyika. C'est là qu'opère l'ancien entrepreneur C. avec sa femme et leurs trois enfants. Il est responsable de la fondation et de la stratégie de développement d’ACP qui gère le travail parmi les femmes. Quatre autres membres de l'équipe centrale s'occupent chacun d'une région du pays, en partie avec leurs épouses.

Mouvement multiplicateur
L'équipe centrale enseigne de petites unités locales, appelées groupes de travail, qui transmettent l'Évangile — souvent au travers d’images et d’histoires, en raison du faible niveau d'éducation dans le pays. En outre, ils effectuent un précieux travail d'information sur l'islam. Dès qu'un groupe de travail compte plus de sept personnes, il est scindé en deux. Les membres du groupe deviennent alors responsables de nouvelles unités qui, à leur tour, apportent la Bonne Nouvelle dans les villages. Le mouvement multiplicateur est un modèle de réussite. Dans tout le pays, le nombre de groupes de travail s'élève déjà à plus de 500. Des groupes de jeunes sont également créés sur le même modèle et se réunissent deux fois par an dans de grands camps de jeunes.

L’autosuffisance pour faire face à la misère

La formation de responsables spirituels et les activités d'évangélisation s'accompagnent au Burundi d'une formation à l'autosuffisance. Cela permet d'éviter le risque que les MBB* discriminés se tournent à nouveau vers l'islam, par pure nécessité. Parallèlement, les MBB reçoivent, dans la mesure du possible, un capital de départ sous forme de microcrédit : par exemple des petits animaux comme des lapins, ou des machines à coudre pour les femmes ayant suivi une formation de couturière.

Notre temps est compté
Mais l'islam est également en pleine expansion. L’Arabie saoudite, Oman et le Koweït mènent une islamisation agressive en Afrique centrale. De grands centres sont construits sur l'ensemble du territoire, comprenant des hôpitaux et des écoles, mais aussi des mosquées et des écoles coraniques. L'objectif déclaré est le suivant : à chaque village sa mosquée. Des bâtiments gouvernementaux et des routes sont financés, et les jeunes sont soutenus : les élèves les plus intelligents sont attirés dans les pays donateurs par l'attribution de places à l'université, d'où ils reviennent en tant que musulmans bien formés, éloquents et radicaux. Il n'est pas rare que les jeunes femmes soient mariées de force à des musulmans. La proportion de musulmans est déjà passée de 1 % à 25 % au cours des 20 dernières années. On peut supposer que le Burundi, dont 60 % de la population est catholique, héritage de la colonisation belge, sera islamisé dans les 10 à 20 prochaines années.

La peur au ventre
A l'exception de la capitale Bujumbura et de ses 1,1 million d'habitants, ainsi que de six autres villes comptant jusqu'à 125 000 habitants, le pays est constitué d'agglomérations dispersées, plus ou moins grandes. La plupart des villageois cultivent la terre autour de leurs maisons en terre battue. La production est vendue au bord de la route ou sert à l'autosuffisance. Ils peuvent aussi aller chercher du travail dans les villes et ramener l'argent à la maison. En apparence, le pays semble paisible et sûr, mais derrière la façade, des signes de répression se font sentir. La politique est très vigilante, elle contrôle de nombreuses activités et écarte sans hésiter les espions présumés et les opposants au gouvernement. La surveillance des églises s'intensifie également. Les ecclésiastiques critiques envers le gouvernement sont remplacés par les autorités. La nuit, les militaires patrouillent dans les rues et tout ce qui n'est pas signalé de manière transparente est considéré comme une possible rébellion. Les visiteurs extérieurs qui passent la nuit sur place sont suspects et doivent être signalés aux autorités locales. Les critiques peuvent mettre la vie en danger.

Le passé et ses ombres noires

Cela s'explique en partie par l'histoire traumatisante du pays. Les combats rebelles et les guerres civiles ont fait près d'un million de morts au total au cours des dernières décennies, soit environ 8 % de la population. Tout comme son voisin le Rwanda, le Burundi a été pendant très longtemps le théâtre d'une lutte sanglante pour la suprématie entre les groupes ethniques hutu et tutsi. La population se compose de deux tiers de Hutus et d'un tiers de Tutsis.

Mais en 2000, les deux parties ont réussi à prendre un nouveau départ dans la réconciliation. « L'Accord d'Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi »**, signé suite à la médiation du prix Nobel de la paix sud-africain Nelson Mandela, constitue aujourd'hui la base du gouvernement biethnique : chaque poste doit être occupé par un membre d'une ethnie et un suppléant de l'autre.

Sous l'emprise de puissances étrangères
En raison de troubles politiques en 2015, les investissements d'organisations internationales comme la Banque mondiale ont été stoppés au Burundi. Cela a ouvert la porte à des intérêts de puissances étrangères. Les États islamiques gagnent en influence, l'accent étant mis sur la pénétration religieuse, comme décrit précédemment. La Chine investit dans des projets d'infrastructure et revendique des droits dans les domaines de l'économie et des ressources naturelles. Le Burundi est pourtant l'un des pays les plus pauvres du monde, si ce n'est le plus pauvre.

Malgré des perspectives sombres, ACP Burundi s'accroche à l'espoir et continue à s'engager pour la diffusion de la Bonne Nouvelle, de l'amour de Dieu et de la vérité.

* Les MBB (Muslim Background Believers) sont des convertis d'origine musulmane.
** L'accord de paix et de réconciliation pour le Burundi a été signé à Arusha en 1998.




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