27. Avril 2024

Juste des larmes, pas de réponse

BULGARIE / SERBIE
Depuis qu’Ali Dini a rencontré Jésus- Christ il y a douze ans, il s’occupe de réfugiés. Il nous partage ici ses inter- ventions dans son pays d’adoption, la Bulgarie, et dans le pays voisin, la Serbie.

« Les camps de réfugiés en Bulgarie sont actuellement surpeuplés. Dans certains endroits, les gens dorment même dans les couloirs. Deux des camps de réfugiés que je visite régulièrement sont fermés sur l’extérieur, presque comme une prison. L’un d’eux se trouve à la frontière turque et l’autre près de Sofia. Grâce à une autorisation spéciale, je peux visiter ces camps chaque semaine et y apporter de l’aide. Je profite de cette occasion pour parler de Jésus aux gens.

Je crois que Dieu m’a donné ce territoire. Parmi les réfugiés des camps, le fait d’avoir toujours été chrétien ne pose pas de problème. Mais si les musulmans remarquent que l’un d’entre eux lit soudainement la Bible, ils lui font vivre un enfer. Les chrétiens doivent apprendre à se comporter avec sagesse.

Lorsqu’ils sont autorisés à quitter le camp, la plupart des réfugiés prennent immédiatement le chemin d’un autre pays européen. Mais il y en a aussi qui veulent rester en Bulgarie. Je les aide alors à trouver un logement et un travail. Certains viennent ensuite dans notre paroisse et se font baptiser.

« Où était ton Dieu ? »
Les camps en Serbie, près des frontières roumaine, croate et hongroise, sont ouverts aux réfugiés. Mais l’entrée est interdite aux étrangers et je rencontre donc les gens à l’extérieur, en plein air. Je leur apporte des choses de première nécessité ou de la nourriture, simplement ce qui est nécessaire. Je suis quelqu’un qui noue rapidement des contacts. Pour savoir ce dont les réfugiés ont besoin, j’appelle au préalable les chrétiens des camps ou les pasteurs des églises environnantes que je connais déjà.

Lors d’un culte avec des réfugiés de différents pays, un jeune homme était assis avec nous. Sa jambe tremblait et on voyait qu’il était sur le qui-vive. Quand j’ai parlé de Dieu, n’en pouvant plus, il s’est levé et a crié : ‹ Où était ton Dieu quand ma mère, mon père, ma sœur et mon frère ont été abattus par des islamistes ? › Il était arrivé en retard à la maison ce jour-là et, depuis une cachette, a vu sa famille se faire tuer. S’il était arrivé à temps à la maison, ils l’auraient tué lui aussi. Il m’a dit qu’il ne pouvait pas comprendre ce Dieu. Je n’ai pas pu lui donner de réponse. Dans une telle situation, tu n’as pas de réponse. Je l’ai juste pris dans mes bras et je lui ai dit que j’étais terriblement désolé. Il a pleuré longtemps dans mes bras. »



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