13. Mars 2025

Dans le no man’s land

BANGLADESCH
Les Rohingyas constituent une minorité opprimée du Myanmar, et les chrétiens, une minorité opprimée des Rohingyas. Nous visitons Kutupalong, le plus grand camp de réfugiés du monde.

La famille Dolma*, constituée de dix personnes, vit depuis des années dans une sombre et petite cahute de Kutupalong . Avec 950’000 habitants, c’est le plus grand camp de réfugiés au monde. Dans les rues, la foule est très dense. Les cahutes se côtoient, et des collines entières sont pleines à craquer de ces habitations sommaires. Les eaux usées s’écoulent dans des fossés à ciel ouvert, répandant leurs mauvaises odeurs, et les latrines publiques font office de toilettes.

La famille Dolma aimerait retourner au Myanmar. Ils sont membres de l’ethnie musulmane des Rohingyas. Depuis 2017, ceux-ci fuient par centaines de milliers l’État bouddhique du Myanmar, où ils étaient exposés à des violences massives, des persécutions et autres discriminations.

Ils sont apatrides, parce que le gouvernement du Myanmar leur refuse la citoyenneté. Aujourd’hui, il y a au moins un million de Rohingyas qui vivent dans des camps de réfugiés du Bangladesh. Kutupalong est énorme, et est divisé en plusieurs sous-camps. À leur arrivée, les familles doivent s’enregistrer et venir dans un camp de transit. Elles se voient ensuite attribuer un emplacement, et reçoivent quelques bambous et une bâche étanche pour se construire un abri.

Chaque famille peut se rendre une fois par jour au puits pour puiser de l’eau fraîche. Chaque personne reçoit en outre une ration quotidienne de nourriture, mais qui couvre à peine les besoins minimaux en calories. Les femmes enceintes et les enfants souffrent souvent de malnutrition.

Personne ne peut quitter ou entrer dans le camp sans permission. Ce n’est que grâce à des relations que nous avons pu y entrer. Nous avons actuellement trois hommes de contact dans le camp, qui sont eux-mêmes des réfugiés Rohingyas. Ils visitent les quelque 100 familles chrétiennes vivant ici, évangélisent et aident qui ils peuvent. Notre objectif est de proposer des cours de disciples dans le camp, par le biais de notre partenaire.

Il arrive que les familles chrétiennes soient attaquées par les musulmans, ou que leurs habitations soient détruites. Quand cela arrive, les personnes concernées retournent au camp de transit. Mais celui-ci est géré aussi strictement qu’une prison. Actuellement, 15 familles chrétiennes y vivent, et elles prient pour être relogées rapidement dans d’autres camps. En l’absence de perspectives, c’est Jésus qui leur donne de l’espérance pour la vie.

*Nom modifiés



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